![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
2ème partie - Chapitre 1 : Les instruments de l'étude des sons
Nous avons vu au cours de la première partie de ce cours que les phénomènes sonores sont liés à la propagation d'une onde de pression dans un milieu matériel élastique. Nous allons maintenant nous intéresser aux caractéristiques physiques des sons (pourquoi un son nous paraît-il plus fort, ou plus aigu qu'un autre ?). Auparavant, il est nécessaire de pouvoir représenter les sons graphiquement au moyen d'outils d'analyse, de manière à compléter l'information qui parvient à notre oreille. |
Les exemples que nous avons précédemment vus montrent que
les phénomènes sonores sont intimement liés à la notion de
pression. C'est donc logiquement que l'on utilise un capteur de pression pour étudier les
ondes sonores. On visualise ainsi les changements de
pression en fonction du temps. |
La visualisation classiquement utilisée montre les variations de pressions détectées à l'emplacement du capteur en fonction du temps. |
Un son peut être caractérisé par plusieurs grandeurs physiques que nous allons maintenant définir. C'est la variation de ces grandeurs qui fait que deux sons vont nous paraître différents ou identiques. |
Le son est une onde qui se déplace dans un milieu en se propageant de particule en particule de proche en proche. La vitesse du son, qui correspond à la distance que le son parcourt par unité de temps, est la vitesse à laquelle la perturbation se propage dans le milieu. Cette caractéristique ne dépend que du milieu et pas de la nature de la perturbation (c'est-à-dire du son). Cela signifie que deux sons produits au même instant dans un même milieu se propagent à la même vitesse , même s'ils sont différents. |
Lorsque l'on est en présence d'un son produit par une source
vibratoire (diapason par exemple), les molécules du milieu
adoptent un mouvement périodique :
elles vont et viennent autour de leur position d'équilibre (niveau microscopique). D'un point de vue macroscopique, ces mouvements résultent en des zones de hautes et basses pressions. Le phénomène sonore est donc observé par l'intermédiaire d'un capteur de pression : la pression varie en décrivant un motif
sinusoïdal qui se répète identique à lui même (on parle alors
d'un cycle).
|
Par définition, la période est la durée d'un cycle. Elle s'exprime généralement en secondes. |
Si un son a une fréquence de 10 Hertz, cela signifie que la
durée nécessaire pour réaliser un cycle est de 1/10 de seconde :
sa période est donc de 0,1 seconde. La fréquence f et la période T d'un son sont liés par une relation inverse : |
Fréquence | Période | |
0,1 Hz | 10 s | |
1 Hz | 1 s | |
10 Hz | 0,1 s | (100 ms) |
100 Hz | 0,01 s | (10 ms) |
1 000 Hz | 0,0001 s | (1 ms) |
10 000 Hz | 0,00001 s | (100
![]() |
L'oreille humaine perçoit les sons ayant des fréquences
comprises entre 20 Hz et 16000 Hz environ. Cet aspect sera
abordé au cours de la quatrième partie de ce cours.
Exemples de sons de différentes fréquences : |
Tout comme on peut déterminer à partir d'une représentation
temporelle d'un son sa période, on peut chercher à savoir de
quelle distance le son s'est propagé durant cette période. Cette quantité
s'appelle par définition la longueur d'onde,
elle est notée l et elle s'exprime en mètres.
![]() La longueur d'onde l d'un son est donc donnée par : ![]() |
Sur le plan physique, l'intensité du son (le volume sonore)
est proportionnelle au carré de la pression exercée sur le
milieu : plus on agite les molécules d'air, plus le son
va être fort. Cette pression est elle-même proportionnelle à
l'amplitude de l'oscillation qui l'a générée : si la membrane
du haut-parleur vibre avec peu d'amplitude, le son produit est
faible. Si l'amplitude du mouvement est importante, le son
produit est fort. |
L'unité physique permettant de mesurer une intensité sonore est le Watt/cm². L'unité physique permettant de mesurer une pression est le Pascal. La pression atmosphérique (c'est à dire la pression de l'air que nous respirons) est de l'ordre de 102 400 Pascal (soit 1024 hectoPascal). Elle est liée au poids de l'atmosphère qui est au dessus de nous.
Dans des conditions optimales (pas de bruit ambiant...), l'être humain est capable d'entendre un son ayant une énergie de 10-16 Watt/cm² (1/10 000 000 000 000 000 ème de Watt/cm²). Par définition, cette intensité est appelée seuil absolu d'audibilité. A cette intensité correspond des variations de pression de l'ordre de 0,02 milli Pascal.
Les sons très forts sont désagréables à entendre. En fait, s'ils sont trop fort, ils risquent d'endommager de manière durable, voire définitive, notre oreille (rupture du tympan). L'intensité limite que nous pouvons supporter sans dommage est de 10-2 Watt/cm². Par définition, cette intensité est appelée seuil de douleur. Elle correspond à des variations de pression de l'ordre de 200 Pascal.
La gamme d'intensité perçue par notre oreille est
considérable. Si l'on veut représenter sur une règle son
étendue, on se heurte à un problème de taille : si on fait
correspondre 1 cm sur la règle à l'intervalle d'intensité
entre 0 (pas de son) et le seuil absolu d'audibilité, le seuil
de douleur se trouve à 10+14 cm de l'origine de la règle, soit
à un milliard de kilomètres !
Il est clair que cette échelle de variation n'est pas
pratique à manier. On préfère donc utiliser une échelle non linéaire
que nous allons maintenant définir.
Si l'on prend l'exemple des puissances successives du nombre 10
(c'est à dire 10¹ = 10, 10² = 100, 10³=1000, etc.), le logarithme de ces
nombres est l'exposant (la puissance). La règle nécessaire pour représenter
l'échelle des intensités que perçoit l'oreille humaine est donc réduite si
on trace les logarithmes des intensités plutôt que les intensités elles-mêmes :
Le seuil absolu d'audibilité (10-16) équivaut à -16 en unités logarithmiques et le
seuil de douleur équivaut à -2 en unités logarithmiques. Il suffit donc d'une règle
graduée en puissance de 10 pour représenter cette échelle qu'on appelle alors
l'échelle logarithmique décimale.
L'échelle logarithmique utilisée en phonétique est graduée
en Bel ou en dixième de Bel (le décibel).
Généralement, lorsque l'on s'intéresse aux sons,
on cherche plutôt à connaître l'intensité relative d'un
son par rapport à un autre : il est plus utile de savoir qu'un
son A est deux fois plus intense qu'un son B que de connaître
leurs intensités absolues en Watt/cm². |